dimanche 20 septembre 2009

Au Maroc, haro sur les "dé-jeûneurs", rebelles du mois de ramadan


Si le ramadan ne se terminait pas bientôt, je recommencerais. Et l'année prochaine, s'il le faut, je le referai." Zineb El-Rhazoui, 27 ans, a de la constance. Fin août, aux premiers jours du ramadan, la jeune femme et une amie pédopsychiatre de 34 ans, Ibtissam Lachgar, ont créé un "groupe alternatif" sur le site social Facebook. Objectif : la défense au Maroc de "toutes les libertés. Toutes, même celles qui choquent comme la défense des homosexuels et la liberté du culte", insiste Zineb El-Rhazoui, jointe par téléphone.

Première action : en plein ramadan, synonyme de jeûne pour les musulmans, "organiser un pique-nique symbolique" - et discret - dans une forêt de Mohammedia, une ville moyenne, facile d'accès à mi-chemin entre Rabat et Casablanca. Une première dans un pays où le non-respect du jeûne est toléré, à condition de rester non ostentatoire.

Combien sont-ils à se retrouver à la gare de Mohammedia dimanche 13 septembre avec leurs sandwichs ? Sans doute guère plus d'une poignée, mais la jeune femme n'a pas le temps de compter ses "amis" car, à peine arrivée, raconte-t-elle, "des policiers - ils étaient des dizaines - nous ont interpellés, insultés, fouillés, avant de me remettre dans le train, flanquée d'agents du contre-espionnage". Zineb El-Rhazoui est actuellement recherchée par la police.

Une demi-douzaine de convives ont eu moins de chance qui ont été arrêtés à Mohammedia. Plusieurs sont toujours gardés à vue. Quelques-uns ont choisi la clandestinité.

L'affaire des "dé-jeûneurs", comme on les surnomme, est devenue une affaire d'Etat qui fait les choux gras de la presse et de la télévision. Ce sont de "jeunes inconscients qui ont voulu pêcher en eau trouble", a lancé le ministre de la communication, Khalid Naciri. "Discuter d'une liberté individuelle qui ne respecte pas l'islam ouvre la porte au non-respect de la patrie et de l'institution monarchique", a prévenu un dignitaire religieux, Abdelbari Zemzmi. Et Mustapha Ramid, le chef du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD, islamo-conservateur), de conclure : "Nous ne pouvons accepter que des musulmans dé-jeûnent publiquement."

UN À SIX MOIS DE PRISON

Les autres partis politiques - y compris les socialistes membres de la coalition gouvernementale - ne sont pas en reste qui, après avoir été convoqués au Palais royal par un conseiller de Mohammed VI, ont dénoncé l'initiative prise par le Mouvemement alternatif pour la défense des libertés individuelles (MALI) sur Facebook.

A l'appui de leur condamnation, l'article 222 du code pénal qui stipule que "tout individu notoirement connu pour son appartenance à l'islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le ramadan" encourt une peine d'un à six mois de prison. En revanche, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) a pris la défense des "dé-jeûneurs".

Pendant ce temps, sur Facebook, le MALI fait recette. Ils sont plus d'un millier à avoir rejoint les deux femmes fondatrices du mouvement alternatif.


Jean-Pierre Tuquoi ( lemonde.fr)

3 commentaires:

  1. L’ISLAM AU MAROC, DEMAGOGIE OU ESCLAVAGE ?
    La religion est ce qui donne la vie, et ce qui la ravit, c’est le refuge des âmes accablées, l’esprit d’un monde sans esprit, c’est le cœur d’un monde sans cœur, elle est l’opium des peuples. Le régime tortionnaire du roi despote totalitaire du Maroc l’utilise toujours comme moyen de manipulation pour la sacralisation de son pouvoir politique. la religion peut-être utilisée et mutée suivant les cas et les problèmes à résoudre, soit comme un moyen de chantage, de calomnie, d'ethnocentrisme, de confusion, d'intimidation, de mystification, d'obéissance, de préjugé, de pression du conformisme, de propagande, de terrorisme intellectuel, de contre information ou de vengeance.
    Il y a une relation très forte entre le discours politique du roi et le discours religieux. Non pas une relation de voisinage, mais une relation d'héritage commun, dans le sens et la lettre, le contenu et la forme.
    Les deux discours, le politique totalitaire du roi et le religieux, optent à la création d'une conception linguistique injonctive ; le discours religieux n'a pas un objectif de nous convaincre, mais de nous soumettre, et si on ne se soumet pas, on devient désobéissant (mécréant) ; de la même manière le discours politique totalitaire puise dans l'autorité fondée sur le mutisme et l’ostracisme, et non pas le dialogue. Ces deux discours autoritaires sont fondés sur des structures sociopolitiques (subjectives de conceptions humaines) de même conception, c'est-à-dire qu'ils s'adressent de haut en bas, et ne permettent aucun mouvement dans le sens contraire, sauf que le politique est humain qui rentre dans l'intérêt d'une minorité au pouvoir, et le religieux est divin, et rentre dans l'intérêt de la société entière.
    En vérité, c'est le roi - ainsi que les chefs d’Etats arabo-islamiques - qui monopolise principalement l'autorité matérielle pour l'exercice de la répression et c'est lui qui juge et châtie, qui interdit l'assassinat et impose l'ordre, son ordre à lui plus que celui qui importe le peuple.
    Ce n'est pas cette dualité qui serti une certaine alliance entre le politique et le sacré ?
    De la même manière que le sacré exerce une répression sur l'imagination et garanti l'obéissance à un quelconque ordre, le politique revêt l'aspect sacré au point que toute atteinte à l'autorité du roi passe pour une forme de mécréance au moyen de la répression politique, économique, intellectuelle et gnostique ou agnostique. Et on peut trancher avec certitude qu'il n'y a pas de régime croyant ou incroyant, mais l'obstination de certains régimes, comme celui du despote marocain, à apparaître comme régime religieux, qui ne signifie que le fait qu'il repose et manipule la religion qui est force organisationnelle de la société (dans son intérêt) c'est-à-dire qu'il se sert de la religion pour profiter de sa force pénale et de l'hégémonie de ses représentants dans la société.

    RépondreSupprimer
  2. suite
    Donc, le roi se sert des gens de la religion de la même manière qu’il manipule les intellectuels , les démocrates, les laïques, les journalistes, les écrivains, la police et l'armée pour perpétuer l'ordre établi, contrôler les libertés et contenir l'opposition politique. L’impie n’est pas celui qui méprise les dieux des autres, mais l’impie est celui qui attribue à Dieu les opinions des autres.

    En défendant la religion, le roi veut prouver sa crédibilité, et il a besoin de cette approbation car il doute de sa propre crédibilité ou par ce qu'il est sûr que sa crédibilité est douteuse ou en doute.
    Le roi ne compte pas sur les potentialités intellectuelles de ses affidés et de ses fonctionnaires, mais il est plus intéressé par les gens qui ont une influence sur la société et sur la plèbe ignorante ; pour cela il préfère engager des noms connus, qui ont une bonne réputation religieuse et qui pourraient se soumettre ou du moins qui ne s’opposent pas radicalement à son despotisme, dans le but de se vanter de les avoirs alignés. Pour cela le roi préfère engager les hommes de la religion (c'est le cas du parti islamique marocain le PJD) parmi son appareil et arsenal propagandiste et répressive politique, c'est-à-dire qu'il préfère que le rôle politique doit être assumé par l'homme de religion. Ainsi, La relation entre le roi et les hommes de religion ne devient qu’une relation de satisfactions et échanges d'intérêts mutuels. Et ceux qui refusent ce jeu, sont martyrisés ( c’est le cas des détenus islamistes : Kettani, Rafiki, Fizazi…)
    À travers l'histoire il y a des cas où l'homme de religion est lui-même despote ou conseiller du despote, ce qui est le cas des tribunaux d'inquisition. Mais dire qu'un parti politique religieux fait parti de l'opposition, ça n'a jamais existé à travers l'histoire, et ça devient une comédie plutôt comique.
    Les chefs d’Etats arabes veulent à travers les hommes de religion, insinuer la profondeur populaire de leurs autorités par la bénédiction de la religion de leurs pouvoirs. D’ailleurs, dans les sociétés islamiques, à travers l’histoire, il y a eu toujours un lien très solide qui relie le pouvoir à la religion, le calife à l'imam. Et si les deux derniers sont distincts, le premier doit s'assurer de l'allégeance du second, et le second doit s'assurer qu'on fasse les discours du vendredi et on prononce les sermons dans les mosquées en son nom.
    De là apparaît la nécessité des hommes de religion qui sont conscients de leurs utilités à un point qu'ils exercent parfois la politique du chantage contre le pouvoir politique qui veut donner une fausse image de la laïcité et d'ouverture pour les étrangers, et en même temps apparaître pour la plèbe comme protecteur de la religion, en célébrant devant les cameras les festivités religieuses, en les transmettant par les masses medias, et obligeant au cérémonial tous ses ministres et affidés, même les impies. En contre partie le roi ne demande pas grandes choses aux hommes de la religion, sauf le discours du vendredi qui émane des autorités , la signature de quelques pétitions et actes de foi, et quelques prêches d'une utilité aléatoire.

    RépondreSupprimer
  3. suite

    Il n’y a pas de destin fatal pour changer l’être humain à des tortionnaires et à des victimes, mais ce sont les régimes totalitaires arabes qui veulent nous garder à ce stade instinctif et primate. Et quand ces êtres humains veulent sortir de cette phase, le roi les oblige à y rester ou les réduits à un état plus bas que l’animal par la répression et par des outils, dont la religion, plus bas encore. Alors il prouve son statut supérieur à l’égard de la violence animale de ces êtres humains qui n’ont pas dépassé le stade animal. Et comme l’être humain est la créature du Dieu la plus noble, alors la répression du roi adopte une conception religieuse.
    Le roi du Maroc - ainsi que les chefs d’Etats arabes - pour maintenir son hégémonie et sa dictature sur le peuple marocain, il a besoin de deux fonctions sociales : le tortionnaire (policier, gendarme, soldat…), et le religieux (imam prêcheur, parti politique religieux.)
    Il n’y pas de différence entre le prêtre, le sorcier et le démagogue politique car il n’y pas de différence entre la religion, la sorcellerie et l’idéologie, qui ont un seul objectif : la manipulation de l’autre, sa réorientation et la maîtrise de ses actes.
    Et il est nécessaire de droguer les victimes de l’injustice du roi, ceux qui n’ont pas pu sortir de cette injustice, pour les indemniser psychologiquement afin qu’ils acceptent leur mode de vie. Et cet indemnisation c’est bien ce qui les attends après la mort : l’au-delà. La religion leur inculque cela, et ils s’attachent à cette idée car c’est leur seul conciliateur et baume. Aussi il faut qu’ils ne sentent plus qu’ils sont victimes, ils doivent être convaincu que c’est la volonté du dieu.
    La religion du roi nous fais croire que le génie créateur n’existe pas car le monde a été crée en six jours, et rien de plus ne sera crée ni inventé. En somme on devient une société de contemplation, de sommeil et d’obéissance.
    Une fois de plus on prouve que l'idiologie politique et l'esprit mythologique sont la même pièce de janus. Et par la suite la politique devient la détermination de la conduite des autres et leur maîtrise.

    kaddour Errami
    oposant marocain au maroc

    RépondreSupprimer