dimanche 6 septembre 2009

Les méthodes de recrutement du MOSSAD

voici le type d'articles que le Mossad aime "laisser filtrer" pour se créer une légende.

A. RECRUTEMENT

Il n’y a pas de filière de recrutement officielle au sein du Mossad. C’est la Melukah, la division chargée du profilage, qui fait le premier pas vers une recrue potentielle.

Certes, le Bureau (Hamisrad, dénomination du service à l'interne) a ouvert un site internet qui permet de poser sa candidature, mais il cible les ingénieurs et scientifiques très qualifiés, destinés à travailler au quartier-général de Nes Ziyona. Aucun personnel « combattant » ou analyste n’est recruté sur la Toile.

Ayant accès aux dossiers militaires de tous les Israéliens et Israéliennes, la Melukah peut aisément déterminer le profil qu’elle recherche, et même l’actualiser. En effet, le Mossad a le pouvoir de faire subir à ses candidats des concours de présélection maquillés en exercices militaires. Quelques fois, de jeunes appelés israéliens effectuent des examens qu’ils pensent destinés à leur commandement d’unité alors que les résultats atterrissent sur le bureau d’un officier du Mossad.

Le service sélectionne ses futurs agents selon des critères très aléatoires. Seules constantes : la citoyenneté israélienne – c’est évident – et la judéité. Le Mossad ne recrute aucun personnel qui n’est pas Juif, mais les candidats peuvent s’être convertis (à l’image de Ross). Sans exception : les bodel (« courriers », souvent des Arabes) et les mabuah (informateurs non-juifs) sont condamnés à la périphérie du système.

L’homosexualité reste officieusement bannie au sein du Mossad, mais pas pour une question de mœurs : le service craint que l’ennemi ne s’en serve comme outil de chantage à l’encontre d’un agent. Même fermeté à l’égard du statut légal : si la recrue fréquente une personne de nationalité étrangère, elle doit demander une autorisation écrite pour poursuivre cette relation ou c’est l’expulsion immédiate du service (une règle qui reste valable en cours de carrière).

Un profil original, renforcé par une expérience militaire reconnue, sont décisifs. Avant sa venue en Israël, Ross avait servi dans une division aéroportée de la Special Service Force, le corps d’élite de l’armée canadienne censé protéger le flanc nord de l’Europe en cas d’invasion soviétique (nous étions alors au milieu de la guerre froide, à la fin des années 70). Pendant trois ans, il avait participé aux exercices de l’OTAN en Scandinavie avant d’atterrir en Israël à la poursuite d’un climat méditerranéen. Engagé dans Tashal au sein d’une unité combattante (génie), il avait connu le front nord face au Hezbollah. Il disposait donc aussi bien d’une formation militaire approfondie que d’un profil universel, anglophone de surcroît, idéal pour la branche clandestine du Mossad. C’est en toute logique qu’il a finalement reçu une invitation du « gouvernement israélien », l'encourageant à poser sa candidature pour un poste « à l’étranger ».

En réalité, le billet d'entrée au Mossad n'est qu'un simple numéro de téléphone, qui change tous les deux ans.

B. PROFILAGE PSYCHOLOGIQUE


Les évaluations psychologiques font un premier tri. En voici deux exemples (leurs grilles de lecture ont été ajoutées en fin d'article) :

1. Un seul mot doit être ajouté dans l’encoche :

L’enfant ______ ses parents

Quand il est attaqué, le jeune homme ______

Le chien _________ chaque nuit

Toute histoire drôle est aussi ___________

Le soleil _________ dans le ciel

2. Fermez les yeux, et cochez un « X » dans chaque cercle d’une feuille blanche. La dimension d'origine des cercles doit être standard, mais tous ont un diamètre équidistant).


Ces examens et leurs résultats
sont ajoutés au dossier. S'ensuit une batterie d’interrogatoires imposée à la recrue :

a) sa vision du monde

b) sa situation financière

c) sa vision d’Israël (une remise en question du sionisme étant fatale)

d) son opinion sur les conflits au Moyen Orient

e) sa relation avec le sexe opposé (tout rapport conflictuel ou platonique ruinant une candidature)

f) ses projets d’avenir

g) ses opinions politiques et sociales
h) sa relation avec les figures paternelle et maternelle (tout mauvais rapport avec la parenté du même sexe suggérant une inclination du candidat à rejeter l’autorité supérieure).

Ces questionnaires sont couplés avec des séances de polygraphe (détecteur de mensonges) et une enquête sévère auprès des familles et amis de la recrue. La moindre erreur ou approximation est éliminatoire. Si l'agent passe ce niveau, il est envoyé à l'académie du Bureau à Tsomet Glilot.

Là-bas, il hérite d’un nouveau pseudonyme (Michael Ross était « Rick ») qui restera son seul code au sein du Mossad. Aucun agent ne connaît le vrai nom et la situation personnelle de ses collègues, même les plus proches. Ce cloisonnement est nécessaire pour éviter qu’un officier capturé ne révèle des informations sur les autres employés du service.

Régulièrement, le Bureau effectue des mises au point avec ses employés pour déterminer ce qu'ils savent de leurs partenaires. De ces rapports , les cadres rédigent des « SRA » (security risks assessments, évaluation des risques) remises par la suite à l'Avtahat Peylut Medinit (APM), la division de sécurité intérieure du Mossad. Celle-ci juge des mesures à prendre au cas par cas. De par son origine anglophone, Ross suscitait la curiosité au quartier-général. Alertée, l'APM décida de lui créer une fausse identité ; dès lors, et jusqu'à son départ du service, ses collègues croyaient que son vrai nom était « Murray Schwartz ».



C. EXAMENS THEORIQUES


Le contenu de la théorie enseignée à Tsomet Glilot dépend de l’affectation de l’officier. Comme aspirant à « l'Unité » (surnom de la branche clandestine, CAESAREA, à l'interne), Ross étudia des matières aussi diverses que les sciences politiques, la géographie, l’ingénierie, la balistique ou la traumatologie. Les manuels insistent particulièrement sur le domaine de la photographie ; Ross passa des heures à manier les appareils Pentax.

Durant toute la durée de ces examens, tout ce que le candidat lit, écrit ou consulte termine dans des sachets envoyés au service psychologique de l'Institut. On y travaille à cerner le mieux possible les faiblesses et qualités du candidat. A mesure que les mois passent, ces documents sont envoyés dans un sas au sous-sol du quartier-général où un broyeur les réduits en pâte à papier. Ross parle de tonnes de paperasse recyclés chaque jour.

En effet, le Mossad, comme toute agence d’espionnage, est d’abord une bureaucratie. Les recrues apprennent à gérer une somme astronomique de papiers, factures et documents administratifs. Ils étudient les systèmes d'imposition fiscale, apprennent les règles du marché immobilier, revoient les impératifs du code de la route et se familiarisent avec les différents systèmes de téléphonie des pays où ils évoluent. Il faut y ajouter les exigences de la couverture (Ross suivit un cours accéléré sur les indices boursiers). Dans un métier où le soupçon d'autrui est synonyme d'échec, l'agent apprend à ne jamais se laisser surprendre.

A cette lourde charge de travail s'ajoute la gestion des différents papiers d'identité factices (les teud). Les espions sont formés à prendre grand soin de leur unique moyen de survie. Lorsqu'il voyageait à l'étranger, Ross portait deux porte-monnaies sur lui. L'un à sa place habituelle, avec de l'argent liquide, et l'autre contenant ses papiers d'identité à l'abri, dans une poche velcro cousue à l'intérieur de sa veste.

Avant chaque opération, un agent reçoit son pekuda l’mivtza, connu sous son diminutif « pakam » : son ordre de mission. Sur ce document figurent les dates, lieux et objectifs de l'opération ; la logistique disponible dans le pays-base (non-hostile) ou le pays-cible (hostile) ; le montant des sommes allouées pour l'opération (selon Ross, le service est généreux avec ses agents), le calcul des cotisations de retraite (grâce aux primes de risques, un « combattant » touche trois fois le salaire d'un agent du quartier-général) et le soutien financier promis à la famille en cas de décès. Plus étrange est la dernière section du pakam intitulée Mikrim v’Tguvot : le chef de mission y a listé les situations fâcheuses qui pourraient résulter de l’opération, et les réactions attendues de l’agent. De cette manière, le Mossad se dédouane de toute mauvaise surprise.

Lorsqu'un agent est déployé sur un théâtre d'opérations, il a pour premier réflexe de joindre son contrôleur, un officier évoluant sous couvert diplomatique, et lui remettre son ordre de mission ainsi que le passeport avec lequel il a voyagé depuis Israël. En retour, il obtient de l'argent, une nouvelle identité et son matériel de travail. Le pakam est ensuite signé par les deux partis, comme s'il s'agissait d'un contrat. Alors, seulement, la mission peut commencer.

Dans le suivi opérationnel du service, l'obtention du pakam est un passage aussi obligé que la consultation de l'EEI, ou essential elements of intelligence. En fait, le premier naît du second. L'EEI est un bulletin diffusé chaque mois. Il détermine les besoins d'Israël en matière de renseignement. Mis à jour régulièrement par le service d'analyse, l'EEI oriente les travaux du Bureau et sert parfois d'avertissement. Ross rapporte qu'en 1993, l'EEI consacré à l'Iran notait que le Mossad n'avait plus d'agent dans le pays depuis la chute du Shah, en 1979 !


D
. EXAMENS PRATIQUES


Les premières évaluations pratiques s'attachent au fondement même du métier : la création des « légendes », telle que le Mossad nomme les couvertures qu'il fabrique pour ses agents. Invitée dans un lieu sécurisé en ville, la recrue doit se bâtir une identité crédible en quinze minutes ; elle est ensuite interrogée par des experts du Shabak, le contre-espionnage israélien.

Ross a appris à ses dépens que construire une bonne couverture n’est pas chose aisée. Par exemple, la première question piège posée par un agent de contre-espionnage à un officier du Mossad prétendant être journaliste d’Oakland, en Californie, serait « quel est votre code postal ? » ou « rappelez-moi votre indicatif téléphonique ? » En quelques minutes, la supercherie est révélée. Le Bureau apprend à ses agents à privilégier les couvertures complexes (« journaliste indépendant ») nécessitant plus de recherches que le service ennemi ne peut se permettre (« journaliste indépendant travaillant occasionnellement pour une revue étudiante d’Oakland, en Californie »).

Une fois les bases acquises, la recrue a une journée pour rédiger son autobiographie et la remettre à son superviseur. A partir de ces informations, le Bureau lui créée une identité factice plus facile à defendre parce que fondée en partie sur des éléments réels. Cette couverture élaborée est renforcée sur le terrain par l’établissement de faux numéros de téléphone et « siège social » d’organisations fantômes, établies dans des lieux de bonne réputation (Michael Ross avait monté sa base à Genève et Zürich, en Suisse).

Au cours des stages en extérieur, l'agent en formation apprend à créer, stabiliser et placer des explosifs, mais aussi neutraliser les charges placées par l'ennemi. Selon Ross, on étudie spécialement les composantes du TATP, triacetone triperoxyde, surnommé « La Mère de Satan » pour sa facilité de fabrication et son haut degré de létalité. C'est l'explosif préféré des terroristes, même si beaucoup meurent en le manipulant, le TATP étant très instable. Là encore, l'entraînement dépend beaucoup de l'affectation future (les aspirants au Kidon suivent la formation le plus pointue).

Dans des stands de tir, les bleus s'entraînent à manier l’arme de service (le Beretta) et les armes lourdes pendant des heures. Le Mossad utilise des balles à tête plate, plus violentes à l’impact, et impose le « tirer pour tuer ». Un espion étant par définition payé pour ne pas être repéré, il ne dégaine que pour abattre son adversaire. Sans exception. Par conséquent, les agents du Mossad n’utilisent virtuellement jamais leur arme. Ils compensent ce handicap par l'apprentissage du krav maga, les arts martiaux initiés par les forces spéciales israéliennes. Ross se souvient avoir été agressé « dans une ville européenne » par des « Marocains » qui voulaient le détrousser, lui et son agent de soutien, alors qu’ils contactaient leur QG depuis une cabine téléphonique. Les malfaiteurs avaient mal choisi leurs cibles : ils eurent droit à une riposte de krav maga qui les envoya à l’hôpital. Ultérieurement, le Bureau reprocha à ses deux agents d'avoir eu « une mauvaise interaction avec les indigènes » !

Les exercices élémentaires se déroulent en zone habitée et à l'intérieur de l'Etat hébreu. Le Mossad a renoncé à entraîner ses agents à l’étranger car les citoyens israéliens, vivant dans un contexte sécuritaire délicat, imitent parfaitement un environnement hautement soupçonneux. En Israël, toute personne qui se rend à une adresse sans raison ou semble observer un site attire immédiatement l’attention. Le défi est d’autant plus grand pour les recrues de l’Institut.

Elles apprennent à fréquenter les hôtels, leur premier lieu de travail.
Les bleus y sont formés à fixer des rendez-vous et étudier l'environnement qui les entourent. Selon Ross, une simple rencontre avec un contact nécessite une organisation très rigoureuse. L’agent suit une « SDR » (en l’anglais surveillance detection route). Chaque parcours est à usage unique, mais répond à des règles immuables. Pour se rendre à un lieu donné, l’agent A fait un grand détour et passe devant un « champ ouvert », c’est-à-dire une zone de vision très large qu’observe un agent B partenaire. Habituellement, il s’agit d’une terrasse de café. Si, et seulement si l’agent B a vérifié que l’agent A n’est pas suivi, ce dernier ira voir son contact. Les SDR sont monnaie courante pour l’aspirant. Au fil de l’entraînement, elles deviennent aussi banales que vérifier la route avant d’emprunter un passage pour piétons.

Dès qu'il sait semer son instructeur, l'aspirant apprend à le filer. Pour se faire, il bénéficie des conseils des neviot, les professionnels de la surveillance du Bureau.
Une filature classique demande entre trois et quatre agents pour une seule cible, de manière à permuter les suiveurs (homme+femme / homme seul / femme seule/ « famille »). Une filature motorisée exige au moins deux conducteurs derrière la voiture, un troisième au fil du parcours et, parfois, un véhicule de secours placé sur la route opposée, auquel cas la personne effectuerait un demi-tour. Ross raconte qu'il s'entraînait dans les ronds-points bondés de Tel Aviv. Les « objets » (les individus pris en filature dans le jargon du Mossad) étaient des citoyens ordinaires, sans aucun lien avec le renseignement, qui n'ont jamais appris le rôle qu'ils ont joué malgré eux dans la formation de la future élite du renseignement israélien.

Une fois les informations collectées, les recrues apprennent à protéger leur transfert vers la base. Un geste crucial, car
« une mission accomplie qui ne figure pas dans un rapport n'a pas existé » selon un adage qui circule à l'interne. Les moissons de renseignement transitent soit physiquement, par une « boîte aux lettres morte » (DLB dans le jargon), qui n'est autre qu'un lieu isolé où l'on cache des documents, soit électroniquement par voie cryptée. Tout au long de leur formation, les candidats utilisent les différentes méthodes de communication du Bureau, des plus simples (morse) aux plus complexes (télématique). Avant une opération, Ross dut étudier le langage utilisé par les pilotes des forces spéciales, rattachés à la CAESAREA pour des raisons logistiques. Grâce à un entraînement intensif, il put organiser l'atterrissage clandestin d'un gros porteur en Afrique occidentale.

Pendant les stages de formation, une grande attention est portée à l'apprentissage du Naka, le code secret qui régit la vie du Mossad depuis plus de cinq décennies. Dans le livre de code interne, « un accident » signifie que l'officier veut consulter son contrôleur de toute urgence. L'alias « Ram » renvoie au directeur général. Le dernier cran d'alerte saute avec la « lumière du jour », daglighli en hébreu. Une fois ce code diffusé, tous les agents de la filière concernée quittent le pays-cible dans les vingt-quatre heures.

Au cours d'examens oraux et écrits, les candidats doivent réciter par coeur le fonctionnement du Bureau, notamment l'utilisation des
sayanim (volontaires de la communauté juive) et des safanim (agents surveillant spécifiquement les groupuscules palestiniens à l'étranger).


E. Déploiement


Une fois greffée de
sa « légende », la recrue est envoyée à l'étranger pour un examen en situation. Les postes varient selon l'affectation (Tzipi Livni, par exemple, dut tenir une planque à Paris pendant plusieurs mois). Pendant ce travail de repérages, les cadres testent le candidat. Ils bloquent ses cartes de crédit pendant une journée, annulent un vol à la dernière minute, coupent le contact sans crier gare. A l'agent de s'adapter et prouver son indépendance sur le terrain.

Au milieu d'une ville européenne, un instructeur du Bureau évoluant sous la couverture d'un motard simula un accident et accusa Ross d'en être le responsable. La jeune recrue, qui roulait en voiture de location, tenta de calmer l'homme furibond, mais celui-ci était hors de lui : il menaçait d'appeler la police. Ross s'en sortit après négociations et ne découvrit la supercherie que des années plus tard.


F. « Capture »


Finalement, le vrai défi pour l’aspirant reste le programme « capture » qui clôt l’entraînement. Moins de la moitié des candidats y survivent émotionnellement. Il s’agit d’une simulation en temps réel d’un interrogatoire. Etant entourés de pays arabes hostiles, les agents israéliens doivent faire preuve de la plus grande rigueur mentale. Le Bureau ne fait pas mystère des conditions qui attendent ses employés : soixante-quinze agents de l'Etat juif sont morts en mission depuis 1949 pour un effectif annuel de 1'200 employés - alors que la CIA déplore, pour la même période, quatre-vingt-quatre victimes pour un personnel moyen vingt fois supérieur en nombre.

Sans compter que l'environnement immédiat du service comprend des dictatures pratiquant la répression et la torture. Ross se souvient du mot de ses instructeurs : dans les films, les agents martyrisés se taisent, mais dans la réalité, tout le monde parle ; un bon entraînement peut toutefois limiter les fuites.

Le programme « capture » est secret, et l’agent qui y est soumis ignore qu’il s’agit d’un exercice. Ross s’en souvient comme du pire moment de son existence. Par un froid après-midi de décembre, il menait une mission de repérages du côté de la vieille ville de Jaffa, au sud de Tel Aviv. Caché parmi un groupe de touristes visitant l'ancienne citadelle ottomane, il photographiait les bateaux du port lorsqu' un vieil homme s’est approché de lui en lui proposant des drogues. Ross a refusé énergiquement. Une fois rentré dans sa planque, la police israélienne est venue l’arrêter pour « trafic de stupéfiants ».

Il s’est retrouvé enchaîné, nu, dans un sous-sol, où deux policiers (en réalité des agents du contre-espionnage) l’ont brutalisé après lui avoir balancé un saut d'eau glacée en pleine figure. Pendant quarante-huit heures, privations de sommeil, gifles et humiliations se sont succédées sans le moindre répit. Au milieu de la nuit, le second jour, un agent s'est dirigé vers Ross avec des fils électriques et l'a menacé de lui griller les testicules. Mais Ross n'a pas craqué. Alors l'interrogatoire s'est terminé. Le jeune homme, frigorifié, a été expulsé du bunker sans explication.

En réalité, il avait réussi l'examen final. A aucun moment il n'a « brisé sa couverture » ; il n’a ni donné son vrai nom ni avoué qu’il était du Bureau. Nombre de ses collègues, pensant dissiper un malentendu, ont expliqué à « la police » qu’ils travaillaient pour le
gouvernement israélien, ce qui a immédiatement mis un terme à leurs projets de carrière.

Une semaine plus tard, la recrue qui a passé l'interrogatoire, son superviseur et les deux agents du contre-espionnage étudient les images de l'exercice et en débattent. Puis le dossier de l’aspirant part pour le quartier-général, où il est une nouvelle fois évalué par une commission secrète. Si le verdict est positif, la recrue devient officiellement employé du Mossad, dix-huit mois après y être entré.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Cher "Mohammed", j'ai supprimé ton commentaire car d'abord je crois à une provocation raciste ou alors tu es vraiment stupide et raciste.

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